Peintre-voyageur, son trait de pinceau l'identifie facilement aux grands maîtres de l'aquarelle. En restituant ses rencontres - du sourire échangé avec "quatre mamies" aux somptuosités des fêtes traditionelles - son carnet nous enivre par les couleurs éclatantes et le détail précieux. Après Saharas, l'Appel du bleu et Au Corps de l'Inde, on peut facilement parier que ce dernier carnet est promis, lui aussi, à entrer dans les incontournables du genre.

Aurélie Taupin. GLOBE-TROTTERS MAGAZINE

Dans ce nouvel ouvrage, aquarelles, encres et collage l'emportent sur les textes, bribes d'humour et de tendresse. Choc visuel, du bouillonnement urbain à la beauté indifférente d'un paysage de montagne monochrome. Simon saisit tout sans juger rien, truculence d'une partie de ma-jong ou visages amis rencontrés en chemin. Ces menues scènes de tous les jours, croquées au vol, nous font voyager de l'anecdote poétique à la grande évasion,et de l'amusement à l'émotion fraternelle, quand on se sent soudain si proche de ceux qui sont si loin de nous.

Caroline Veunac. CACHAN MUNICIPAL

S'appeler Simon, simplement Simon ne dit pas qui de son nom ou de son prénom a été abandonné. Simon voyage, il voyage, on peut placer ses livres sur la carte du monde, ils se lovent dans les plis des reliefs, les méandres des fleuves, les ombres des déserts et le spointillés des frontières ont tracées, coutures indolores, blessures ouvertes ou cicatrices plus ou moins oubliées (...) Là où le photographe a besoin d'un bon millième de seconde pour enfermer une image dans sa boîte, Simon prend des heures, un ou deux partagées avec ceux qu'il recopie sur son carnet de croquis. Simon est un voyageur à l'ancienne, on ne saurait dire un "écrivain-voyageur", même si ceux qu'il côtoie ainsi, à leur esprit défendant, sont ses frères coureurs de monde, "peintre-voyageur" peut-être, jeteur d'encres de Chine, aquarelle les jeunes filles.

Jean-Baptiste Harang. LIBERATION

C'est le regard posé par Simon, au hasard des jours et des lieux, sur la Chine et surtout ses habitants qui se laissent découvrir à chaque page de ce carnet, très coloré, qui ne comporte que des annotations. Des dessins, des aquarelles, des collages mais aussi des croquis au stylo ou à l'encre forment ici un livre fort, émouvant, plein de parfum. "De regarder les gens, les femmes, les enfants, jamais je ne me lasse. Telle est ma liturgie de voyageur : regarder jusqu'à l'ivresse." écrit-il. En fait, ce carnet sur la Chine n'est "qu'un apéritif", une mise en bouche qui sera suivie d'un livre écrit. "J'ai toujours défendu le texte dans les carnets de voyage", note encore l'artiste ; "mais ici, c'était tellement riche que j'ai préféré ne donner que les dessins. Le livre viendra plus tard."

Richard Malécha. L'UNION